Ressentis…

Montréal, le 15 février 1974
Ma chère Christiane,
jamais dans mes rêves les plus fous je n’aurais imaginé pouvoir retourner en France!
Depuis longtemps, parce que je n’ai pas été complètement satisfaite de notre première rencontre, parce que nos lettres trop lentes à venir ne pouvaient nous donner la chance de nous connaître vraiment, je rageais d’être obligée de me contenter de quelques brèves nouvelles, sans savoir ce que tu vivais, ce que tu pensais, ce que tu aimais, et de mon côté de savoir si mal exprimer ce que je suis! Et voilà – en l’aidant un peu… le miracle s’est accompli!
Merci pour votre accueil si affectueux, merci de m’avoir permis d’entrer chez vous, de connaître tes amis si vrais, si chaleureux, de pouvoir te suivre… quand tu me parleras du Val Fourré, de Limay, de ta paroisse!
Merci aussi pour cet inoubliable voyage à Nantes… Antoinette si jolie et si fine, Dominique ‘’un gendre comme-j ’en-voudrais-un’’ et Rémi et Priscille ces adorables diablotins!
Merci pour m’avoir permis de revoir tous les autres : Jean-Marie, Françoise et les quatre amours de garçons! Dominique et Josée, et Gilles si gai – et Marie-Claude la pauvre chérie, et grand-maman Lebas – et Léone et Marie-Claire – et Robert, Claude ce samedi-là! et Simone et son mari… Et merci pour cette rencontre avec ton curé et sœur Alida – les grands parents Aubrée… et Jeanne avec Marie Claudine et Marie Claude, et Denise et Mireille et Maurice ce prêtre si sympathique. Votre groupe m’a beaucoup impressionnée! … Et cette maison de retraite… avec sa chapelle et ces sœurs au chaud sourire, et cette chapelle du Val Fourré avec ce prêtre normand que je voudrais bien avoir comme curé. Tu vois que j’ai gardé de vous tous un inoubliable souvenir… il y a Bernard aux yeux bleus… et surtout ma chère Marie-France – un peu triste (peut-être fatiguée) un peu secrète – et qu’il faudra m’envoyer bientôt… notre pays du nord lui fera du bien! et nous l’aimons déjà beaucoup ici. Et finalement cette chance inouïe de vous avoir revus, Jean et toi!
Tu sais je repasse dans ma tête, cette inoubliable semaine… ce dernier adieu sur le quai de la gare… et votre silhouette presque confondue au paysage… à travers la vitre… C’est pas possible – il faudra bien recommencer un jour – mais ça sera ton tour !!….
Bons baisers à vous tous!
Mariette